Nous, les habitants de l'Ouest Lyonnais, du Vieux Lyon à Vaugneray, indifféremment de notre âge, sexe, profession, que nous soyons locataires ou propriétaires, avons le droit de rejoindre le centre de Lyon grâce à un moyen rapide, efficace, capacitaire et totalement décarboné, tout en conservant notre cadre de vie.
 

Portée par l'association loi 1901 "A.U.A.T.O.L.", cette pétition a pour but l'abandon du projet de Tramway Express de l'Ouest Lyonnais (TEOL) entre Alaï et Jean Macé par Perrache, et la reprise des études pour le Métro E entre Alaï et Part-Dieu par Bellecour. Par cette signature, j'exprime et manifeste mon désaccord sur le TEOL, et mon soutien au projet de Métro E au SYTRAL et à son président.

Une signature...

A - Pour nos intérêts locaux

1. Un impact sur la circulation automobile mal défini

Le Tramway TEOL a une particularité : il sera souterrain entre la Saône et le quartier de Ménival, en limite de Lyon 5ème et de Tassin. De là, le tramway poursuivra sa course jusqu'à Alaï par un tracé direct par la rue Joliot-Curie (tracé A), ou desservira le quartier de Libération à Tassin par l'avenue Général Brosset et l'avenue Charles de Gaulle (tracé B et C). A l'heure actuelle, ces voiries sont très embouteillées le matin et le soir en heures de pointe, ce qui induit nuisances et pollution pour les riverains. Elles sont, avec la rue Charcot, le boulevard des Hespérides et l'avenue Barthélémy Buyer, les principales voies d'accès au centre de Lyon depuis l'Ouest de l'agglomération, où le projet de bouclage du périphérique a été abandonné. Jean-Charles KOHLHAAS, 1er vice-président du SYTRAL imaginait en juillet 2023 que 20 à 30 000 véhicules/jour n'entreraient plus dans Lyon à la mise en service du tram. Or, cette estimation paraît bien optimiste car la création d'un parking relais n'est qu'hypothèse dans la concertation, alors même qu'il était inhérent au Métro E en 2019. Si un parking relais n'est pas construit, ou qu'il contient moins de 500 places, le report modal espéré des automobilistes sur le tram sera nul. Peu importe le tracé choisi, l'embolie est garantie ! De plus qu'en janvier dernier, le SYTRAL reconfirme que le tram ne réduira pas la circulation. A quoi bon donc, vouloir à tout prix amputer les voies de circulation, nécessaires aussi aux riverains, bus et livraisons?

2. L'impact foncier

Les routes de l'Ouest Lyonnais sont réputées étroites et sinueuses, cause principale de leur engorgement. Le TEOL évoluera donc sur un terrain particulier... et induira plus d'acquisitions foncières que le métro. Si l'option B ou C est retenue, le tram amputera plusieurs voies de circulation à une avenue Charles de Gaulle, une route de Brignais, et à un chemin de la Raude d'ores-et-déjà étroits et bordés de commerces et logements. Les trottoirs étroits et les propriétés proches seront directement impactées et les occupants expropriés. Pour rappel, une expropriation est une procédure longue et coûteuse, en plus d'être une attaque directe au droit de propriété privée. Enfin, le tramway est synonyme de nuisances non seulement pendant les travaux (notamment avec le creusement du tunnel en plein milieu de l'avenue de Ménival), mais aussi pendant l'exploitation.

3. Une saturation à terme

Dans l'Ouest, il y a du monde sur la route... mais dans les transports aussi ! Les lignes de bus C24, C20, 73, 72, 86, 98 ainsi que leurs variantes express et autres sont saturées depuis des années. Le SYTRAL estime la fréquentation du C24 à 12000 voyageurs/jour. En réalité, ce serait plutôt le triple ou le quadruple. Pour le TEOL, le SYTRAL annonce une fréquentation de 40 à 55 000 voyageurs/jour. C'était 45 à 75 000 pour le Métro E jusqu'à Bellecour, et 102 000 jusqu'à la Part-Dieu, annoncés par le SYTRAL également en 2019 puis 2021, ce qui justifie, pour cette dernière estimation le mode métro. Pourtant, ces premières estimations sont vite dépassées après la mise en service, en témoigne le T3, initialement estimé à 20 000 voyageurs/jour, mais qui en transportait 50 000 en 2019. Aujourd'hui à Lyon, 5 des 7 lignes de tramway sont saturées. Est-ce un destin souhaitable pour la seule infrastructure qui reliera l'ouest au centre de Lyon? Le tramway peut suffire sur les premières années pour satisfaire les besoins du 5ème arrondissement et de Tassin, mais les habitants de Francheville, Craponne, et de plus loin prendront également ce tramway, en augmentant la fréquentation.

4. Un argument de la densité incorrect

Principal argument pour justifier l'abandon du Métro E, le SYTRAL estime la densité des territoires traversés trop peu dense pour un métro. Pourtant, la densité du 5ème arrondissement, y compris par quartiers, est équivalente à celle du 9ème, déjà traversé par le Métro D. Tassin est plus dense dans sa partie Est que le Métro E devait traverser. De plus, l'Ouest Lyonnais est un territoire qui se densifie d'ores-et-déjà à bon rythme, et qui va continuer ainsi (en témoignent tous les projets de constructions de logements dans le 5ème), et certaines communes ont déjà observé une forte hausse de leur démographie ces dernières années (Tassin et Craponne). Par effet d'aspirateur, cette nouvelle infrastructure sera un des piliers de cette hausse de démographie, mais in fine, le tramway ne pourra la supporter ou pire, viendra la limiter. Sur le long terme, le métro est la meilleure solution de déplacement, de plus qu'il aura vocation à aussi transporter les habitants des communes plus lointaines. Il ne faut pas concevoir une infrastructure destinée à seulement transporter les habitants des territoires traversés, mais bien de concevoir les transports de manière plus globale. Des quartiers comme Gerland se sont densifiés bien des années après l'arrivée du métro. Sur le réseau du métro Lyonnais, des stations comme Monplaisir ou Laënnec se situent dans des zones denses mais sont peu fréquentées. A contrario, des stations comme La Soie ou Gare d'Oullins se trouvent dans des zones peu denses mais sont pourtant très fréquentées. On imagine facilement la future station Alaï illustrer ce dernier cas de figure. Cet argument, derrière lequel se mure le SYTRAL, n'est pas valable.

5. Pour un moyen rapide et efficace de se déplacer

Le SYTRAL promet un temps de parcours de 20 minutes entre Alaï et Jean Macé si le passage par le Cours Suchet est conservé, ou bien 25 minutes si TEOL passe par Confluence. Au-delà de l'intérêt douteux pour nous, habitants de l'Ouest Lyonnais de passer par Confluence ou Jean Macé, plutôt que par les points centraux que sont Bellecour et la Gare Part-Dieu, le tramway ne propose qu'un léger gain de temps, si ce n'est aucun. Et ceci depuis le Point du Jour, Ménival, Tassin, Craponne et plus loin. Pour rappel, le Métro E mettait Tassin Alaï à 9 minutes de la place Bellecour ! Avec le TEOL, ce serait au moins 20 minutes, soit autant qu'aujourd'hui en bus et métro. Pour rejoindre la Part-Dieu, c'était 12 minutes avec le Métro E sans correspondance, et 35 avec le TEOL, soit une nouvelle fois autant voire plus qu'aujourd'hui ! Le TEOL échoue donc dans la tâche de rapprocher l'Ouest Lyonnais du centre de l'agglomération.

B - Pour l'intérêt des Grands Lyonnais

6. Pour une vision globale des transports dans l'Ouest de la Métropole

Presque la moitié des déplacements dans l'Ouest Lyonnais se font en véhicules individuels et globalement, la majorité se font vers le centre. L'Ouest doit absolument être désenclavé et la question des transports doit être abordée de façon à inclure les incontournables impératifs de la crise écologique, au-delà de tout clivage ou volonté politique. Le Métro E n'est pas une solution miracle mais un axe essentiel à développer pour accompagner le territoire. Le bus, le tram-train sont aussi à renforcer et développer. En ce sens, Alaï pourrait devenir un important pôle multimodal combinant métro, tram-train, bus et parking relais. L'Ouest Lyonnais est le parent pauvre du réseau, le dernier investissement de masse remontant à la mise en service de LEOL en 2013. Seul le Métro D dessert l'Ouest de Lyon, mais quand une perturbation sur cette ligne survient, c'est toute une partie de l'agglomération qui est paralysée.

7. Des perspectives à courte vue

Il fut abordé ces derniers mois un projet d'extension du TEOL vers Craponne à l'Ouest. Mais qu'en est-il à l'Est après Jean Macé? Le SYTRAL imagine alors le TEOL comme simple extension du T2 après Confluence, ce qui ferait une ligne de plus de 20km de long, ce qui multiple le risque et la gravité des incidents sur voies. Un statu-quo à Jean Macé n'est pas préférable non plus et ne semble pas avoir la faveur des riverains du 7ème arrondissement. Le Métro E, lui, comme précisé par la majorité précédente pendant la concertation de 2019, a pour vocation de devenir une véritable transversale est-ouest, en desservant de nouvelles polarités en métro comme la Porte des Alpes et Eurexpo, en passant par Montchat, ou jusqu'à Vaulx la Grande Ile en passant par les Buers, ce que ne permet pas le tramway. De même à l'Ouest, le Métro E pourra relier Bel Air et Craponne à terme.

8. Pour rééquilibrer la métropole

Le centre économique de Lyon s'est au fil des années déplacé à l'Est, de la Presqu'Ile vers la Part-Dieu. L'Est s'est considérablement développé et étalé, profitant des avantages que lui donne la plaine de la Rive Gauche du Rhône. La zone d'attractivité lyonnaise s'étend aujourd'hui à l'Est jusqu'au Nord-Isère. L'Ouest, souffrant d'une topographie complexe, s'est moins densifié, mais jouit d'une position intermédiaire entre centre-ville urbain dense et campagne, avec une atmosphère paisible et agréable. Il y a donc un grand déséquilibre entre Est et Ouest, la plupart des migrations pendulaires dans l'Ouest se faisant vers le centre. Il est nécessaire d'accompagner la densification naissante de l'Ouest en investissant, ce qui attirera les activités économiques incontournables à tout développement d'un territoire. Loin d'être une ligne "que pour l'Ouest" ou "pour quelques uns", le Métro E a pour vocation de réconcilier les deux parties de la métropole grâce à ses futures extensions, contrairement au tramway.

9. Un clair manque d'ambition de la Métropole

Après l'espoir qu'a suscité la Grande Consultation Métro en 2021, le SYTRAL et ses hauts dignitaires ont finalement décidé de ne poursuivre aucun projet d'extension du réseau métro. Au profit de solutions moins coûteuses et tout aussi efficaces dit-on, notamment avec l'annonce d'un tramway à moitié enterré pour desservir le 5ème et Tassin (à la place du Métro E), et l'annonce d'une étude similaire pour desservir le plateau Nord (à la place d'un prolongement du Métro B). Ces projets au rabais, incapables de satisfaire les besoins auxquels ils prétendent répondre témoignent d'un clair manque d'ambition et d'un refus d'investir du SYTRAL. Pourtant, l'agglomération lyonnaise est une des plus dynamiques de France, le nombre d'habitants augmentant chaque année et avec, les besoins de déplacement. La politique menée actuellement paraît inadaptée au dynamisme de la ville et déjà montré des faiblesses, en témoigne le changement d'avis sur les parking relais cet été. La métropole ne doit pas asphyxier et son développement doit être accompagné.

C - Contre la méthode du SYTRAL

10. Un projet sorti du chapeau

Le Tramway Express fut annoncé dans un contexte très dense en actualités, entre les annonces de l'abandon du projet de téléphérique (qui a rapidement fait renaître l'espoir pour le Métro E) et celle de l'abandon des études des fuseaux métro proposés durant la Grande Consultation Métro. A croire que l'annonce de ce projet fut faite à la hâte, comme pour tuer tout espoir d'un métro à l'Ouest, d'où le manque de clarté du TEOL, toujours prégnant. La surprise, et la déception des habitants comme des élus fut complète. Le SYTRAL impose son projet sans consulter les élus et les habitants, alors que le Métro E était soutenu et même très attendu dans l'Ouest Lyonnais. Cela souligne une nouvelle fois la fracture et le décalage entre les institutions métropolitaines et les habitants.

11. Un calendrier à visée politique

Après la concertation préalable, le SYTRAL souhaite le lancement des travaux pour 2026 pour une mise en service en 2031 ou 2032. Un lancement des travaux donc juste avant les prochaines élections, il est alors prévisible que tout soit fait pour bloquer le métro, même en cas d'alternance. Une mise en service pour 2032 alors que le métro devait arriver à Tassin en 2030... Le projet était prêt au lancement des études pour un début des travaux en 2024, la majorité a trop longtemps tergiversé sur ce projet pour au final l'abandonner, au détriment des territoires et des habitants. Mobilisons nous pour que cette erreur ne soit pas commise !

12. Un tracé qui divise

Un premier sondage fait par "Le Progrès" en juillet 2023 sur les variantes de tracé (A et B à l'époque) a montré une égalité parmi les sondés. Notamment pour les variantes de tracé sur la partie en surface à l'Ouest. Les commentaires laissés indiquent que les riverains de Joliot-Curie sollicitent un passage par Libération, et les riverains de Libération... un passage par la rue Joliot-Curie ! Une nouvelle fois après la Grande Consultation Métro, le SYTRAL joue à "qui aura quoi", et met en concurrence les territoires, ce qui est contre-productif. Sans parler de l'option C apparemment née de la concertation, en réalité remise sur la table comme l'indique le dossier de concertation lui-même...

13. Respecter le "non" des habitants

Enfin, nous demandons au SYTRAL en cas de rejet massif ou de doute sur l'acceptation des habitants et des élus de retirer le projet du territoire et de reprendre aussitôt les études pour la création d'une cinquième ligne de métro entre Alaï et Part-Dieu par Bellecour, jouant le jeu de la concertation et respectant l'expression citoyenne. Nous sommes une agglomération dynamique, diverse et forte de ses différences. Cette pétition est citoyenne et dépasse les clivages politiques. Nous invitons toutes et tous, des apolitiques aux plus impliqués dans la vie locale, des abstentionnistes aux élus, à se fédérer autour de cette cause qui engage l'avenir de nos communes, nos lieux de vie, et celui de nos enfants. Pensons à eux en leur offrant les meilleures solutions sur le long terme.

Ma signature est la première de nombreux habitants et de citoyens engagés dans la défense de leurs intérêts, de l'Ouest Lyonnais, et des habitants du Grand Lyon.

Ma signature est déterminée à convaincre et à fédérer.

Ma signature est citoyenne et n'a pas peur de porter l'affaire au tribunal administratif.

Nous demandons solennellement au SYTRAL et ses représentants de retirer le projet de Tramway Express de l'Ouest Lyonnais et de relancer le projet de Métro E.